L’INTOLÉRANCE AU LACTOSE

QU’EST-CE QU’UNE INTOLÉRANCE AU LACTOSE ?

Le lactose est le sucre présent dans le lait et ses produits dérivés.
Lors de la consommation d’aliments contenant du lactose, l’organisme produit une enzyme la lactase, qui permet de digérer correctement ce sucre. Chez les patients souffrants d’intolérance au lactose cette enzyme n’est pas suffisamment produite.
La consommation d’aliments lactés entraîne une accumulation du lactose dans le tube digestif, consommé alors par les bactéries digestives qui produisent une quantité importante de gaz responsables des symptômes d’inconfort.

QUELLES SONT LES CAUSES DE L’INTOLÉRANCE AU LACTOSE ?

On distingue l’intolérance au lactose primaire (héréditaire), résultante d’une mutation génétique sur le gène permettant la synthèse de la lactase.
Et l’intolérance au lactose secondaire, acquise au cours de l’existence suite à certains troubles gastro-intestinaux (gastro-entérites, maladies inflammatoires intestinales, maladies de Crohn, rectocolites…), à certains traitements médicamenteux, actes de chirurgie…etc.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE L’INTOLÉRANCE AU LACTOSE ?

La sévérité et la fréquence des symptômes varient en fonction de la quantité de lactose ingérée et de la sévérité de l’intolérance au lactose (peu de lactase produite ou pas du tout).
La fermentation du lactose entraîne un inconfort intestinal avec crampes abdominales (79%), nausées et vomissements (43%), diarrhées (13%), ballonnements (13%), flatulences (11%), brulures d’estomac et reflux gastro-œsophagiens.
A plus long terme, la répétition des symptômes peut entraîner une irritation de la muqueuse de l’intestin grêle et du colon, ainsi que du stress et une fatigue chronique.
Ces symptômes sont communs avec certaines autres maladies (allergie aux protéines de lait de vache, maladie de Crohn, maladie cœliaque, autres maladies inflammatoires de l’intestin, intolérance au gluten…) dont il est important de faire le diagnostic différentiel.

COMMENT DIAGNOSTIQUER UNE INTOLÉRANCE AU LACTOSE ?

1) Le test d’éviction provisoire des produits laitiers

Le diagnostic le plus simple et le plus fiable repose sur une éviction temporaire des produits lactés :
– Première étape : durant 15 jours, éviter tous les produits laitiers (lait, yaourt, fromage, crèmes, …) ainsi que les produits contenant du lactose (charcuterie, plats préparés, chocolat, pâtisseries, crèmes glacées, sauces, vinaigrette, …).
Il est important de lire toutes les étiquettes de ce qui est consommé : les mentions “lactosérum”, “babeurre” et “poudre de lait” indiquent également la présence de lactose.
Après ces 15 jours, noter les améliorations et la persistance ou non des symptômes digestifs.
– Seconde étape : reprendre ses habitudes alimentaires et constater le retour ou non des symptômes.
Si les problèmes digestifs réapparaissent, alors l’intolérance au lactose est probable.

2) Test génétique

Il existe un test génétique qui recherche par génotypage sanguin la présence ou non d’une mutation sur le gène responsable de la synthèse de la lactase.
Il s’effectue à partir d’une simple prise de sang, et nécessite une ordonnance et un consentement génétique.
Ce test génétique permet uniquement de détecter une intolérance primaire au lactose.
En revanche, il ne permet pas de caractériser une intolérance secondaire, c’est à dire provoquée par une maladie (cœliaque, inflammatoire intestinale…), un traitement médical ou chirurgical, par exemple.
Son coût est élevé (85 euros) et n’est pas pris en charge par la sécurité sociale.

EST-IL POSSIBLE DE CONSOMMER DES PRODUITS LAITIERS ?

C’est généralement le lait sous sa forme liquide qui pose le plus de problèmes, surtout s’il est consommé à jeun.

  • Les yaourts sont mieux tolérés grâce à la présence des ferments lactiques prédigérant le lactose.
  • Les fromages à pâte pressée cuite (Edam, Gouda, Comté, Parmesan, …) contiennent peu ou pas de lactose du fait de leur processus de fabrication.
  • Le beurre : sa concentration en lactose est inférieure à 0,1 % du fait de l’élimination des produits solubles dans l’eau durant la fabrication.

Il est conseillé de diminuer la quantité de ces produits, d’éviter de les consommer à jeun, de répartir leur consommation sur la journée, et de les associer à d’autres aliments (quiches, clafoutis…).
Il existe également dans le commerce des laits sans lactose, ainsi que des compléments en lactase qui permettent d’améliorer la digestion des produits lactés.